Tout sur les mannequins enfants avec Pierre Nicou
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Cette semaine nous allons parler des mannequins enfants! 🙂 Et pour cela, rien de mieux que de bénéficier des conseils avisés d’un expert!
Pierre Nicou est photographe spécialisé dans l’enfant. Il a travaillé pour beaucoup de marques : Bonpoint, Petit Bateau, Repetto, Ikea, Baccarat, Catimini, La Halle aux vêtements, Lapeyre, Babou, Complices, Galeries Lafayette…
De nombreux magazines: Marie Claire, Gala, Famili, Parents, Enfant Magazine, Kids Magazine, Avantage, Modes&Travaux, Demeures et Château…
Pierre Nicou a également participé à la réalisation d’une centaine de livres en France mais aussi à l’étranger. Il collabore régulièrement avec le groupe Marie Claire.
Polyvalent, Pierre Nicou donne aussi des cours de photos et réalise des photos pour des particuliers.
Cet article est illustré par les photos de Pierre Nicou. Pour découvrir le reste de son travail rdv sur Instagram @pierrenicou et sur son site internet : www.pierrenicou.com
Pour cette interview, vous avez le choix entre la version audio ou la version texte. 🙂
Enfin, si vous souhaitez inscrire votre enfant dans une agence de mannequins, je vous recommande de télécharger GRATUITEMENT votre EBOOK en bas de cette page.
Vous y trouverez la liste des agences fiables à Paris et en province ainsi que des conseils pour envoyer votre candidature ! 🙂
Interview de Pierre Nicou
Nathalie Rey : Bonjour, aujourd’hui j’ai le bonheur d’interviewer Pierre Nicou qui est photographe professionnel spécialisé dans les enfants. Bonjour Pierre.
Pierre Nicou : Bonjour.
Nathalie Rey : Tout d’abord, un grand merci d’avoir accepté cette interview. Est-ce que dans un premier temps tu pourrais te présenter ?
Présentation
Pierre Nicou : Bonjour à tous, je m’appelle Pierre Nicou. Je suis photographe spécialisé enfants, bébés et adolescents depuis pas mal de temps. Je travaille surtout pour la mode, la publicité et aussi pour quelques maisons d’édition. Voilà !
Nathalie Rey : D’accord. Et tu as toujours eu envie de travailler avec les enfants, avec les plus jeunes ?
Pierre Nicou : J’ai eu la chance de m’intéresser à la photo assez jeune. Donc j’ai fait une école photo. Pendant cette école photo, j’ai choisi un petit peu ce qui m’intéressait dans tout ce vaste domaine qui est la photographie.
Je m’intéressais plus particulièrement à la photo de mode. Et puis, en ayant travaillé dans des grands studios de photos de mode, étant plus jeune, au commencement de ma carrière, je me suis orienté petit à petit vers les enfants avec qui j’avais un petit peu plus d’affinité. Je trouvais qu’on pouvait développer un travail personnel intéressant.
Carrière
Nathalie Rey : C’est vrai que tu as quand même une très très belle carrière parce que tu as travaillé pour de nombreux magazines. Tu as travaillé pour beaucoup de campagnes publicitaires, et aussi pour des éditions, dont les éditions Marie-Claire par exemple, donc c’est vrai que tu as fait beaucoup de choses.
Pierre Nicou : L’âge faisant c’est vrai qu’au final ça commence à s’accumuler ! Et c’est vrai que le marché de l’enfant est un marché qui est quand même plus restreint que le marché de l’adulte. Donc on a relativement vite fait le tour, beaucoup rapidement en tout cas qu’avec le marché adulte parce qu’il y a aussi moins d’annonceurs, moins de fabricants et moins de magazines.
Mannequin enfant comment débuter?
Nathalie Rey : D’accord. Et est-ce que tu pourrais rappeler à ceux qui nous écoutent, brièvement, comment est ce qu’on peut s’y prendre pour que son enfant devienne mannequin ? Est-ce tu as des conseils particuliers ?
Pierre Nicou : Alors, déjà ça dépend de l’âge de l’enfant. En photo d’enfant moi je ferais trois sous-parties : il y a la photo de bébé, c’est-à-dire du nouveau-né voir de la femme enceinte jusqu’à un an. Après il y a la photo d’enfant, d’un an jusqu’à disons douze ans.
Et puis après, il y a la photo d’adolescent de treize ans jusqu’à seize, dix-sept ans. Donc tout dépend un petit peu de l’âge des enfants. C’est vrai qu’on n’aura pas les mêmes clients et qu’ils ne feront pas les mêmes choses avec un nouveau-né qu’avec un adolescent. Ça parait logique mais il faut quand même le préciser.
Les agences de mannequins
Nathalie Rey : Bien sûr. Et tu conseilles bien évidemment de se tourner vers une agence de mannequins fiable j’imagine.
Pierre Nicou : Alors c’est vrai qu’en France les mannequins sont relativement bien protégés, les clients aussi, les parents des mannequins également. Donc la voie logique et légale est d’inscrire tout d’abord son enfant ou son bébé ou son adolescent dans une agence de mannequins qui ait pignon sur rue, qui soit agréée, parce qu’elles ont un numéro d’agrément.
Ce numéro est contrôlé chaque année par la direction de la répression des fraudes je pense, et du coup c’est assez réglementé pour une histoire de rémunération, parce qu’en France lorsque quelqu’un travaille il ne doit pas le faire gratuitement. Donc un enfant s’il travaille doit être rémunéré et il touchera la majeure partie de ses revenus à sa majorité.
Les pièges à éviter
Nathalie Rey : D’accord. Tu l’as plus ou moins dit mais est-ce que tu vois d’autres pièges éventuels à éviter quand on est parent et qu’on ne connait pas trop le milieu ?
Pierre Nicou : Alors déjà il faut se méfier des agences un petit peu exotiques ou qui n’ont pas pignon sur rue ou qui soient 100% sur internet. C’est vrai que les agences de mannequins en France, celles qui sont valables, existent depuis un certain nombre d’années, donc déjà le nombre d’années est important. Et puis qu’elles soient bien répertoriées sur internet, qu’il y ait des références…
L’agence de mannequins c’est quelque chose qui est gratuit. On va inscrire son enfant, les parents vont devoir faire des photos, les envoyer d’abord pour une sélection qui se passe la plupart du temps à distance, par internet, et après si le profil de l’enfant intéresse l’agence, l’agence recontactera les parents pour faire une inscription avec tous les papiers, numéro de sécu et compagnie, tout un tas de renseignements qu’il faudra remplir par la suite.
En aucun cas, cette inscription dans les agences, enfants ou adultes, ne doit être payante puisque le but de l’agence c’est de faire travailler l’enfant, de prendre une commission sur le travail de cet enfant et de le rémunérer en salaire chaque mois après chaque prestation.
Les contraintes
Nathalie Rey : Et du coup est-ce qu’il y a des contraintes à prendre en considération avant d’inscrire son enfant dans une agence, par exemple si on est divorcé ou si on n’habite pas forcément dans une grande ville est ce que c’est un frein ?
Pierre Nicou : Alors oui, c’est vrai qu’il ne faut pas se le cacher, la plupart des jobs que les mannequins vont pouvoir avoir, enfants et ados, c’est plutôt sur la région parisienne ou dans les grandes villes françaises.
Donc si les parents habitent un petit peu éloignés d’une grande ville où il y a une agence de mannequins ça va être très difficile puisqu’il y a des castings à faire et qu’en général le client et l’agence de mannequins aiment bien, pour des raisons de logistique, que l’enfant ne soit pas trop éloigné.
C’est vrai que quand on commence à 9h du matin un shooting, si l’enfant avait fait trois heures de voiture avant de venir pour les photos c’est un peu problématique.
Ça c’est la première chose, donc la situation géographique de la famille est importante. Voila. Donc il y a des agences forcément à Paris, où il y a je dirais 70% du business qui se fait, et puis après il y a les grandes villes de province où il a des agences de mannequins : Marseille, Nice, Lyon, Nantes, Lille ; les grandes villes où il y a un petit peu de production photo.
Nathalie Rey : D’accord.
Pierre Nicou : Donc ça c’est la première chose. La deuxième chose, c’est qu’il y a tout un tas de papiers à remplir une fois que l’enfant est inscrit, notamment les autorisations parentales qui doivent être remplies par les deux tuteurs légaux.
C’est vrai que si la maman remplit, ou le papa, à titre personnel l’autorisation, peut-être qu’un jour ce couple va divorcer et que le conjoint fera opposition à la diffusion des photos ce qui peut poser tout un tas de problèmes par la suite.
La candidature pour les mannequins enfants
Nathalie Rey : Je sais qu’il y a certains parents qui, pour booster peut-être la candidature de leur enfant quand ils postulent dans une agence de mannequins, veulent faire appel à un photographe professionnel. Est-ce que tu conseilles aux parents de s’y prendre ainsi ?
Pierre Nicou : Pourquoi pas. Soit les parents ont un talent de photographe, soit ils font appel à un photographe un peu plus professionnel. Parce qu’en fait pour que l’enfant soit retenu par les clients il faut qu’il ait des belles photos.
Qui dit belles photos, il ne faut pas que ça soit forcément très compliqué avec des mises en scène incroyables, mais il faut qu’on voit bien l’enfant, que ça soit bien lumineux, que les vêtements soient pas trop voyants…
Il ne faut pas faire ça dans un couloir un peu sombre avec l’iPhone et un t-shirt qui ne soit pas vraiment génial. Cela doit être le plus simple possible, avec des expressions, s’il y a un petit sourire ou pas… il faut différentes photos pour donner envie au client de se dire « tiens, ce petit garçon ou cette petite fille va être chouette. Il a une bonne bouille et j’ai envie de travailler avec lui », tout simplement.
Par la suite, l’enfant commence à travailler et a des vraies photos à mettre dans son dossier qu’on appelle son book. Mais au début, il faut bien que les parents alimentent un peu les photos de l’agence de mannequins pour donner envie aux clients de le voir au moins en casting.
L’âge idéal
Nathalie Rey : Est-ce qu’il y a un âge durant lequel un enfant va plus travailler qu’un autre ? Est-ce qu’il y a une influence de l’âge ? Est-ce qu’il y a une période où les enfants sont plus sollicités en casting ?
Pierre Nicou : Oui, tout à fait. Alors… en cinéma c’est un petit peu différent mais en agence de mannequins il y a deux types d’agence de mannequins : les agences qui sont plutôt mode et publicité, éventuellement publicité filmée, et puis il y a les agences de comédiens. Certaines ont le double statut, d’autres ne font que du comédien, d’autres ne font que des photos.
Donc si l’enfant veut faire plus de photos de mode ou de publicité… en mode en tout cas il y a des histoires de taille de vêtement.
C’est vrai qu’en tant que photographe on travaille à l’avance sur des collections et que le client reçoit des prototypes de ses collections, en général c’est en taille 6 mois ou 1 an, après on passe en taille 4/5 ans et puis après on passe en taille 8/9 ans voilà… il y a des âges où forcément on n’aura pas les vêtements, ça dépend des marques, et l’enfant travaillera un petit peu moins.
Donc les bébés travaillent beaucoup, parce qu’il y a de la demande sur du bébé, alors qui dit bébé dit enfant qui ne tient pas forcément assis ou qui commence à être assis, donc là il y a pas mal de demandes.
Après, l’enfant grandit un petit peu, il y a un créneau entre 3/4/5 ans, après il y a un petit trou à nouveau, après ça reprend et puis après ça s’arrête un peu à l’adolescence. Voilà en ce qui concerne les photos d’enfants.
Nathalie Rey : Oui et après pourquoi pas se lancer après dans une carrière de mannequin adulte !
Débouchés et Aspects financier
Pierre Nicou : Oui, après 14/15 ans c’est vrai que certains ados du coup ont plus un look presque d’adulte, et à ce moment-là s’ils en ont la capacité alors ils sont aptes à intégrer une agence de mannequins adultes, bien sûr sous le contrôle des parents, et à faire au moins quelques défilés, des shootings et tout ça au même titre que des adultes qui sont un petit peu plus vieux.
Nathalie Rey : Et au niveau financier il me semble, si je ne me trompe pas, que ce que touche les enfants est sur un compte bloqué, c’est ça ?
Pierre Nicou : Oui, à la caisse des dépôts tout à fait.
Nathalie Rey : Et les parents touchent quand même un tout petit pourcentage mais c’est plus pour couvrir les frais de déplacements….
Pierre Nicou : Oui, il me semble que c’est 10% payés tout de suite aux parents et le reste est bloqué jusqu’à la majorité sur un compte à la caisse des dépôts.
Après l’enfant le jour de ses 18 ans va recevoir un courrier de la caisse des dépôts et l’enfant qui n’en sera plus un puisqu’il sera légalement un adulte, va envoyer un RIB pour que la caisse des dépôts fasse tout naturellement un virement sur le nouveau compte en banque.
Les jours de travail
Nathalie Rey : Ok. Et comment ça se passe au niveau des jours de travail ? Il me semble que pour les castings, il y a des jours qui sont réservés pour les enfants… il me semble que c’est le mercredi et le samedi et les vacances scolaires. Est-ce que c’est ça ?
Pierre Nicou : Oui, en fait légalement un enfant doit travailler, enfin est apte à travailler, pendant les jours où il n’est pas scolarisé donc c’est-à-dire en fonction de son emploi du temps… le mercredi… nous on ne travaille en général pas le dimanche.
Et pendant les vacances scolaires il peut également travailler. Après, je sais qu’il existe certaines dérogations, pour des tournages notamment, où il peut y avoir exceptionnellement une dérogation pour que l’enfant puisse travailler un jour où il y a école, me semble-t-il.
Comment se passe un casting
Nathalie Rey : Du coup, pour les castings, comment est-ce que ça se déroule ? Parce qu’il me semble que tu prends part aussi à ces castings et dans le processus de décision également… comment est-ce que ça se passe ?
Pierre Nicou : Alors, en temps normal, hors confinement, mon client a une demande pour un enfant de tel âge, de tel type d’enfant, on a déjà une idée de l’enfant que l’on voudrai, par exemple pour un catalogue de mode.
On va appeler une ou plusieurs agences en leur demandant qu’ils nous fassent une sélection… « Je voudrais un petit garçon, en taille de vêtement 8 ans, plutôt brun, plutôt les cheveux longs… ».
Donc on va déjà recevoir tout un panel d’enfants, on essaye d’être le plus précis possible, et puis après on va faire une présélection sur photographies via le site de l’agence et après on fait un casting, c’est-à-dire qu’on demande aux parents éventuellement de venir avec leur enfant dans une salle de casting, alors quelques fois on saute cette étape mais si on a le temps on le fait, soit le photographe et le directeur de production vont à l’agence de mannequins pour voir les enfants, et après on décide en réunion de quel enfant sera choisi ou pas.
Comment booster ses chances de réussite lors d’un casting
Nathalie Rey : Comment peut-on faire pour augmenter les chances que son enfant soit sélectionné ? Est-ce que c’est principalement, il me semble que tu le disais plus ou moins tout à l’heure, les photos, de belles photos ? Est-ce qu’il y a d’autres choses qui peuvent influer ?
Pierre Nicou : Alors, les photos c’est vrai que c’est la première chose. Les photos, la manière dont l’enfant est habillé influe aussi, son look, l’état d’esprit des parents influe aussi parce que lorsque le casting se déroule, si les parents sont stressés, qu’ils viennent de faire deux heures de voiture, qu’ils sont énervés parce qu’ils n’ont pas trouvé de place… ils arrivent un petit peu tendus et forcément l’enfant sera aussi un petit peu tendu.
Donc il faut amener son enfant dans des bonnes conditions et puis il ne faut pas oublier que ça doit rester du plaisir et qu’on ne force pas un enfant à faire des photos.
Si lors du casting l’enfant a beau être parfait, qu’il répond à tous les critères, si personnellement je m’aperçois que l’enfant a pas du tout envie de faire des photos alors je ne choisi pas cet enfant.
Avant tout moi je suis là pour passer des bons moments et avoir une jolie photo… et ça, la jolie photo, je pense que je l’aurai si l’enfant est complice et qu’il a envie aussi qu’on fasse ce travail ensemble.
L’impact du COVID
Nathalie Rey : Oui, c’est clair. Et là du coup pendant le Covid est-ce qu’il y a des choses qui ont changé ?
Pierre Nicou : Oui, il y a déjà un petit moins de production ça c’est sûr et les agences de mannequins font les agences de casting en vidéo. C’est-à-dire qu’elles demandent aux parents de filmer son enfant avec un petit questionnaire souvent ; on le fait réagir, on le fait bouger un petit peu et tout, et puis après les vidéos sont envoyées à l’agence qui elle-même fait le tri et les envoie au client. Il y a beaucoup de castings qui sont faits maintenant sur vidéo.
Nathalie Rey : D’accord.
Un travail aussi pour les parents
Pierre Nicou : Donc il faut savoir que c’est un travail aussi pour les parents. C’est-à-dire un travail d’inscription, dans un premier temps, un travail aussi de casting, être régulier, un travail que les parents ont un peu tendance à négliger c’est la mise à jour des photos.
C’est-à-dire que quand l’enfant a les cheveux qui poussent, ou qu’il va chez le coiffeur, ou qu’il perd une dent, ou qu’il a quelques boutons, il faudrait en toute logique alimenter les photos. Et nombre de fois où je fais des castings et les photos sont pas du tout à jour.
Ça change très vite à cet âge là et en six mois ou un an l’enfant peut avoir changé totalement. Et je sais, en connaissant bien les agences de mannequins, que les directeurs d’agences de mannequins ont le plus grand mal à ce que les parents alimentent de manière régulière les photos des futurs mannequins.
Nathalie Rey : Oui, c’est vrai que c’est un petit peu comme pour les adultes où on doit fournir des polaroids réguliers sauf qu’en tant qu’adulte on change normalement un petit peu moins.
Meilleur souvenir
Et quel a été pour toi ton meilleur souvenir dans toutes ces années de travail ?
Pierre Nicou : Ah… il y en a eu beaucoup ! Les premières photos déjà c’est des bons souvenirs. La première série que j’ai faite, style photo de mode avec des enfants, c’était avec ma petite sœur à l’époque pour mon dossier de fin d’année d’école donc ça ça reste quand même ma première production et puis ma première parution, la première fois que j’ai fait une couverture de magasine. Donc ça ça reste quand même un bon souvenir…
Nathalie Rey : Ah oui j’imagine ! C’était quel magazine ta première parution ?
Pierre Nicou : Heu c’était…. Enfant magazine qui venait de sortir à l’époque. J’avais vu ça en kiosque, j’avais envoyé des photos, spontanément j’avais pris rendez-vous avec le directeur artistique, c’était le numéro 1 ou 2 qui était sorti, et j’avais pris un de mes copains qui était assistant avec moi, qui était jeune papa, et je l’avais pris avec son bébé dans les bras.
Et le directeur artistique de l’époque a regardé les diapos, c’était des diapositives à l’époque, et 10 jours après il m’a passé un coup de fil en me disant « voilà on a gardé tes photos, ça va faire la couverture ».
Nathalie Rey : Oh génial !
Pierre Nicou : Ça y est, moi je me voyais déjà en haut de l’affiche et tout… Bon c’est pas parce qu’on fait une couverture que ça y est après tout le monde vous appelle après pour travailler… c’est plus compliqué que ça mais ça fait toujours plaisir ça c’est clair !
Plus gros challenge
Nathalie Rey : Bien sûr. Oui oui c’est clair… c’est chouette. Et quelle a été l’expérience, ou peut-être une des expériences qui t’a donné peut-être le plus de challenges ?
Pierre Nicou : Je dirais que c’est un challenge à chaque fois quand tu travailles avec un nouveau client ou alors avec des enfants qui sont relativement petits et qu’il y a des choses bien précises à leur faire faire… le challenge se répète.
Et au bout de bientôt 30 ans de photographie, c’est toujours une remise en question et puis savoir est-ce que je vais réussir à avoir « la » photo parmi toute la série. Donc c’est vraiment un challenge qui continue d’années en années.
Le challenge aujourd’hui c’est de me maintenir à mon poste ! Parce que la concurrence est très grande, il y a plein de nouveaux photographes qui sont d’ailleurs plein de talent et plein de qualités, notamment en vidéo ou choses comme ça…
On est très multimédias maintenant alors qu’à mon époque on l’était un peu moins. Donc c’est deux écoles et… voilà donc c’est de me maintenir professionnellement en essayant de faire toujours des jolies images ! Mais ce n’est pas évident, c’est sûr.
Backstage
Nathalie Rey : Oui… j’imagine. Et, par exemple, il m’avait semblé comprendre que pour les bébés, quand on fait des photos avec un bébé qui ne tient peut-être pas encore assis, on prévoit au moins 3 enfants différents pour être sûr d’avoir une photo ? Est-ce que c’est quelque chose qui se pratique ou non ?
Pierre Nicou : Alors, je dirais tout dépend du budget. Si je travaille pour un petit client qui fait de la layette et qui a sa petite marque et tout ça et bien on prendra un enfant et puis on essayera d’avoir la photo.
Si je fais ça pour un campagne Nivea internationale, je vais avoir 5 enfants à ma disposition. Je dirais tout dépend du budget… c’est sûr que plus on a d’enfants, plus on peut faire d’essais et plus on peut avoir le petit sourire et tout ce qui va avec.
Projets
Nathalie Rey : Pierre, quels sont tes projets dans les mois, dans les semaines à venir ?
Pierre Nicou : Et bien là actuellement, je suis en pleine retouche d’une première partie d’un livre que je vais faire sur la broderie pour les éditions Eyrolles.
J’avais une partie nature morte d’ouvrages en broderie et par la suite je vais avoir aussi des photos d’enfants à faire dès la fin du confinement… et puis après des projets aussi personnels dans d’autres domaines de la photographie qui ne sont pas forcément la photo d’enfants, parce que c‘est bien d’alterner aussi même si c’est ma spécialité première.
J’adore faire des photos. J’enseigne aussi. Je donne pas mal de cours de photo. Donc c’est toujours bien en tout cas de transmettre ce savoir que j’ai eu dans une école photo et puis après en étant assez longtemps assistant de photographes plus ou moins connus donc… moi j’aime aussi transmettre ce que j’ai appris.
Dernier conseil pour les parents
Nathalie Rey : Ok. Et un dernier conseil que tu aimerais donner aux parents de futurs enfants mannequins ?
Pierre Nicou : Et bien il faut être persévérants. C’est vrai que c’est un vrai travail si vraiment on veut cartonner dans ce milieu-là. Il faut être ponctuel, assidu… Envoyer des photos régulièrement. Sans pour cela harceler le booker de l’agence parce que ce n’est pas le but du jeu !
Mais il faut faire preuve de motivation. Quand on vous appelle pour un casting c’est bien de dire oui. Il y a des parents qui inscrivent leur enfant pour faire des photos. C’est très bien, mais l’enfant fait aussi du judo, il fait aussi du piano, il fait aussi je ne sais quelle activité… donc au milieu de tout ça il a assez peu de temps pour la photo.
Donc si on s’y intéresse et qu’on a envie que son enfant perce dans ce milieu là et bien il faut se donner les moyens. En alimentant peut-être un Instagram, un blog sous contrôle parental bien sûr… en rencontrant des créateurs de petites marques qui vont peut-être vous donner la chance.
Et puis participer à un maximum de projets. Je suis régulièrement des jeunes mannequins qui travaillent depuis leur plus jeune âge, qui ont fait des séries télévisées, qui chantent, qui font la doublure de telle voix dans un film de Disney… donc voilà ça peut mener à plein de choses différentes, même des spectacles divers et variés. Il y en a qui sont montés sur la scène de l’opéra, il y en a d’autres qui ont fait de longs métrages… ça peut-être une expérience assez enrichissante pour les enfants et les ados par la suite.
Nathalie Rey : Très bien. Merci infiniment pour avoir accepté cette interview.
Pierre Nicou : Merci Nathalie !
Nathalie Rey : Je te souhaite beaucoup de succès dans tous tes projets, merci beaucoup Pierre.
Pierre Nicou : Merci à toi ! A bientôt !
J’espère que cette interview vous a plu. N’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé! 🙂
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12 commentaires
Aurlane
C’est tellment intéressant de voir tout le travail qui se cache derrière ces photos innocentes !
Merci pour ce super épisode de podcast Nathalie !
Nathalie R
Bonjour Aurlane,
Merci beaucoup pour ton commentaire. Ravie que le Podcast t’ait plu! 🙂
Nicolas
Merci pour cette immersion dans une partie finalement méconnue du maniquinat ! L’interview et la sincérité (l’honnêteté même) de cet expert du milieu est d’une valeur incroyable. Il est vrai que confier son enfant pour en faire un porte drapeau de marque n’est pas une décision facile à prendre et mieux vaut s’adresser à de vrais experts.
Nathalie R
Merci beaucoup Nicolas pour ton commentaire très encourageant. 🙂
Je te souhaite beaucoup de succès dans tous tes projets 🙂
David J
Une interview de très bonne qualité, on peut s’y prendre très très tôt pour mener notre enfant dans le monde du mannequinat. Merci pour ce partage et toutes ces nombreuses informations qui serviront à tous parents qui s’interessent à ce sujet, beau travail.
Nathalie R
Merci beaucoup pour ton commentaire. Ravie que l’interview t’ait plu! 🙂
Je te souhaite une belle continuation 🙂
Esther
Bonjour, bonjour ton blog est très intéressant et grâce à toi je découvre le monde du mannequinat pour enfant, les bébés sont vraiment photogéniques, c’est une beauté authentique , et non pas celle qu’on apprivoisé aujourd’hui, avec les make UP. Couleur naturelle c’est que du bonheur.😊. Merci de m’avoir fait découvrir le shooting de Monsieur Pierre Nicou, c’est magnifique parce-que même en période de Covid ila trouvé une alternative avec des vidéos et des questionnaires ingénieux! Merci encore pour ce podcast enrichissant Bonne journée😊
Nathalie R
Merci Esther pour ton gentil message. Je te souhaite une belle continuation 🙂
irene de mon agenda bien être
Merci pour cet article original et ce retour d’expérience. En tant que maman cela a aiguisé ma curiosité 🙂 . Il est vrai que l’on sent très vite si l’enfant est à l’aise avec la photo et la remarque de Pierre Nicou est très juste…Si l’on veut percer il faut persévérer et si l’on veut persévérer il faut être focus et faire des choix …Sinon parents et enfants von être en surcharge… 🙂
Nathalie R
Bonjour Irène,
Merci pour ton message. Oui il est essentiel que l’enfant prenne cela comme un jeu. Et c’est vrai que c’est génial lorsqu’il en est ainsi. J’ai de nombreuses fois fais des shootings avec des enfants qui adoraient prendre la pose et s’amusaient beaucoup durant toute la séance, c’était de très beaux moments 🙂
Nadia - Miss Copywriting
Et bien je suis épatée comme à chaque fois! Grâce à ce blog je découvre un monde que je ne connaissais pas du tout et que je trouve passionant!
Je n’imaginais pas que derrière les photos d’enfants que l’on voit dans les magasines ou autre, il y avait une telle organisation.
Merci pour toutes ces découvertes!
Nathalie R
Bonjour Nadia,
Merci beaucoup pour ton commentaire. Je suis ravie que cela puisse être une belle découverte pour toi. Si tu as des questions, n’hésite pas, j’y répondrai avec plaisir 🙂
Belle continuation à toi 🙂