L'histoire du Débardeur
Interview

L’histoire du débardeur avec déshabillons la mode

 

Si vous vous intéressez à la mode, vous connaissez sans doute Annabel, plus connue avec son compte Instagram @deshabillonslamode. Sur Instagram, Annabel nous raconte l’histoire passionnante des vêtements que nous portons. Pour Secrets de Mannequin, Annabel à accepté de nous décrypter l’histoire des pièces indispensables qu’on soit mannequin ou non. Aujourd’hui nous allons parler du débardeur.

 

Cette interview est disponible en format texte, audio et vidéo pour vous laisser le choix de choisir le support qui vous parle le plus! 🙂

Nathalie Rey : Bonjour Annabel

 

Annabel Laso : Bonjour

 

Nathalie Rey: Merci d’avoir accepté cette interview

 

Annabel Laso: Merci à toi

 

Présentation 

 

Nathalie Rey: Est-ce que tu pourrais te présenter?

Annabel Laso : Bien sûr. Je m’appelle Annabel LASO, j’ai 27 ans, je vis en banlieue parisienne. Depuis 10 ans au moins, je suis une grande fan de mode. J’ai donc décidé de faire des études dans le marketing et la communication de mode à Paris. En parallèle de mes études, j’ai eu l’occasion de faire de nombreux stages, notamment dans la presse féminine et pour des émissions tv de mode. J’ai pu donc côtoyer à de nombreuses reprises des mannequins lors de défilés ou shootings.

Je travaille actuellement en tant que chargée de communication dans l’innovation et la recherche et particulièrement pour un programme qui s’appelle CARATS. Il vise à accroitre la compétitivité des entreprises de la mode et du luxe grâce à la recherche française.

 

Déshabillons la mode 

 

Nathalie Rey : Comment t’es venue l’envie de créer déshabillons la mode ?

 

Annabel Laso : J’ai eu l’idée lors du premier confinement. J’ai toujours été attirée par l’histoire et la sociologie de la mode. J’adore déambuler des heures dans les musées. Nous portons des vêtements tous les jours, mais connaissez-nous vraiment l’histoire ou les anecdotes derrière chacun d’entre eux ?

Je propose donc des vidéos courtes de 2min30 à 5min environ qui présente une pièce iconique de notre garde-robe comme le trench, le cardigan ou encore la marinière.

 

Nathalie Rey : Ton but est aussi de mettre en avant de jeunes marques. Comment est-ce que tu les sélectionnes ?

Annabel Laso : Exactement. Il est important pour moi de mettre en avant de jeunes marques françaises, qui produisent en France ou en Europe. Ce sont des petites marques qui méritent d’être plus connues.

Je les sélectionne en grande partie sur Instagram. Cela peut être grâce à la visibilité d’influenceuses, mais également grâce à la publicité. 

Des amis m’envoient également des idées de marques dont je pourrais parler. Parfois, je regarde aussi des hashtags comme made in France ou Créateurs français. 

Je les sélectionne selon les produits qu’elles proposent, par rapport à leurs valeurs, à leurs engagements éthiques, à leur originalité.

 

L’histoire du débardeur

 

Nathalie Rey : Pour secrets de mannequin, tu as accepté de décrypter la tenue des mannequins qu’on porte souvent en casting. Et aujourd’hui, tu vas nous parler du débardeur. Est-ce que tu veux nous en dire plus, sur son histoire?

 

Annabel Laso : Bien sûr.

Le débardeur est un vêtement fin, sans manche. 

Il a été inventé dans les années 1860 par un manutentionnaire des Halles de Paris qui était à l’époque un marché de vente de gros de produits alimentaires.

Un jour, le fameux manutentionnaire arrive avec un pull en laine dont il a découpé les manches. En effet, le fait de porter un pull épais entrave les mouvements comme les manutentionnaires étaient de gros gaillards.

Ses collègues manutentionnaires sont séduits et décident également de porter le même vêtement.

Le mot « débardeur » vient d’ailleurs du verbe « débarder », qui consiste à décharger des marchandises à quai.

Séduit par cette idée, Marcel Eisenberg, propriétaire de la bonneterie Marcel à Roanne, s’est ensuite mis à produire ce maillot de corps, à qui il a donné son nom. 

Ce qui est drôle dans cette histoire est qu’elle est très ressemblante à l’invention du cardigan. En effet, James Thomas Brudenell, le comte de Cardigan découpa en 1854 son pull d’un coup de sabre comme il avait trop chaud et se sentait trop à l’étroit. Un soldat ramassa le pull et rajoutera des boutons.

Le débardeur est alors un vêtement de dessous. Son élasticité épouse les formes du corps, il absorbe l’humidité donc il est idéal à porter à même la peau.

Traditionnellement, le débardeur est 100% en coton, mais il l’est également de nos jours de différentes matières comme en laine, en soie…

Le débardeur quitte son statut de sous-vêtement pour devenir un vêtement porté par les soldats, agriculteurs et ouvriers notamment sur le port de Marseille. On se souvient par exemple du film « Les Temps modernes » de Charlie Chaplin où les ouvriers portent des débardeurs. Il est également porté lors de la pratique de sports étant donné qu’il est absorbant et adapté à l’effort.

Dans le cinéma, il fut popularisé chez les hommes comme Marlon Brando dans le film « Un Tramway nommé désir », ou plus récemment Bruce Willis dans « Die Hard » pour mettre en avant leur virilité et leurs muscles saillants.

On se souvient également de Freddie Mercury qui n’hésita pas à performer en débardeur blanc lors de concerts de son groupe Queen.

 

Concernant le débardeur, chez les femmes. En 1912, lors de l’introduction de la natation pour les femmes aux Jeux olympiques, les nageuses portaient des costumes très similaires aux débardeurs modernes, mais avec une pièce supplémentaire qui ressemblait à un short pour couvrir la moitié supérieure des cuisses. C’était donc une sorte de combinaison avec la partie du débardeur en haut.

Le débardeur fut porté par les femmes à partir des années 20. C’est même devenu un vêtement clé dans le combat féministe de l’époque. Lors des années folles, certaines femmes à l’allure garçonne n’hésitaient pas à porter le débardeur sans soutien-gorge et avec un pantalon moulant pour revendiquer leur féminité tout en adoptant le look masculin de l’époque.

Le débardeur est à l’origine blanc, non teint comme c’est un vêtement de dessous. C’est à partir des années 70 que les marques s’emparent notamment de couleurs pastels avec du rose, du bleu. Le débardeur prend alors pour la première fois de la couleur.

Dans les années 80, suivant la mode de l’époque, le débardeur est teint dans des couleurs vives, flashy.

Dans les années 90, il est minimaliste, et dans les années 2000 il est très moulant et plus court. Il peut dévoiler le nombril et devient même un crop top.  

Depuis le débardeur est porté à la fois par les femmes comme un vêtement de dessus, en été comme c’est une pièce facile à associer et également par les hommes notamment sportifs.

C’est devenu depuis un basique dans la garde-robe. 

 

Des marques inspirantes

 

Nathalie Rey : Quelles sont les jeunes marques qui ont retenu ton attention pour cette pièce ?

Annabel Laso : Il y a bien sûr les Tricots Marcel, la marque qui a donc popularisé le débardeur. En coton Pima, considéré comme le meilleur coton au monde, le débardeur est 100% fabriqué en France. Il est au prix de 39,90€ pour les femmes et les hommes. Il existe aussi une version enfant.

La marque allemande Armed Angels, pionnière de la mode éthique propose sinon un modèle en coton bio GOTS. 

Pour ceux qui ne connaissent pas, GOTS est la norme la plus élevée en ce qui concerne le coton. Elle assure que le coton est biologique, cultivé sans pesticide et que les conditions de travail sont régulées. Le coton bio, c’est environ 25 fois moins d’eau utilisée que le coton classique donc ce n’est pas négligeable. Le débardeur est 19,90€.

J’attends aussi avec impatience le débardeur de la marque Réuni qui sortira normalement en mars.

C’est une petite marque française que j’apprécie énormément, car elle propose des pièces co-créées avec nous. Des questionnaires sont disponibles sur leur site tout au long de l’année pour qu’ils puisent proposer des pièces nobles et durables conçues en Europe. 

 

Projets et conseils 

 

Nathalie Rey : Quels sont tes projets à venir?

Annabel Laso : C’est une très bonne question. Je n’en ai pas particulièrement, mais je dirais continuer à proposer du contenu instructif et ludique pour Déshabillons la Mode et continuer à travailler en rapport avec la mode, car c’est ma passion donc autant allier l’utile et l’agréable.

 

Nathalie Rey: Tu as côtoyé pas mal de mannequins dans ton métier. Aurais-tu un conseil à donner à un jeune mannequin qui débute ?

Annabel Laso : Effectivement. Il faut croire en soi, ne jamais baisser les bras. Tout le monde a ses hauts et ses bas, c’est vrai, mais il faut y croire, être optimiste et curieux. Je crois vraiment dans La Loi de l’Attraction qui est donc le principe qui consiste à dire que les pensées positives attirent les expériences positives.

 

Nathalie Rey : Qu’est-ce qui selon toi permet à un mannequin de se démarquer et de faire la différence ?

Annabel Laso : Pour moi ce serait la prestance, l’aura qu’il dégage. Kate Moss par exemple n’était pas à l’époque un canon de beauté. Elle était très mince, petite également comparé aux top models des années 90, mais elle avait quelque chose en plus que d’autres n’avaient pas. C’est assez difficile à définir, mais pour moi c’est vraiment quelque chose qui se dégage de la personne, sa personnalité, son aura…

 

Nathalie Rey : Merci beaucoup Annabel je crois savoir qu’il y a d’autres pièces de la garde-robe des mannequins que tu as prévus de nous décrypter prochainement ? Aurais-tu un indice à nous donner? 😉

Annabel Laso : Oui bien sûr. Justement mon premier indice est dans ma précédente réponse. Kate Moss est l’indice. 

 

Nathalie Rey: Pour tout savoir sur l’histoire et les anecdotes de vos vêtements préférés, je vous invite à suivre @deshabillonslamode sur Instagram.

 

Si cet interview vous a plu, n’hésitez pas à laisser un commentaire! 🙂

 

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2 commentaires

  • Alice

    Merci à toutes les deux pour cet échange autour de la mode et du Marcel 😉 !
    Belle journée à vous,

    • Nathalie R

      Merci à toi Alice et ravie que cet article t’ait plu! 🙂
      Je te souhaite une belle continuation 🙂

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