John Casblancas et les top model
Top Model

L’homme qui inventa les Top Model

Cindy Crawford, Naomi Campbell, Claudia Schiffer, Linda Evangelista… Tous ces noms vous sont familiers. En effet, ces filles sont des top model c’est-à-dire des mannequins devenues stars. 

Ce qui les différencie des autres mannequins? Le grand public connait leur nom et est capable de les reconnaître. 

Dans cet article, nous allons nous intéresser à l’homme parti de rien et qui fut à l’origine de cette révolution. Il s’agit de John Casablancas, le fondateur de la célèbre agence Elite. 

Pour ce faire, je vais m’appuyer sur le film “John Casablancas : l’homme qui aimait les femmes”, un documentaire de Hubert Woroniecki sorti en 2016, qui constitue la dernière interview de John Casablancas (voir le film). 

Nous allons tout d’abord nous intéresser au parcours de ce self-made man puis, nous verrons les clés de son succès et enfin, nous nous intéresserons aux top model d’aujourd’hui. 

 

Temps de lecture : 7 minutes 

 

 

John Casblancas et les top model

 

 

 

Son Histoire 

 

Son enfance

John est né aux États-Unis en 1942 sa famille, originaire d’Espagne, est plutôt fortunée. 

Son enfance est marquée par de nombreux voyages entre les États-Unis et le Mexique. Quelques années plus tard, la famille s’installera en Suisse où il rejoindra la célèbre pension Le Rosey. Ses parents passeront de nombreux étés en France qui marqueront le jeune homme. 

John dira de lui-même qu’il a une âme catalane, un esprit français et une nationalité américaine. 

Il sera renvoyé du Rosey, car ses talents de séducteurs étaient déjà à l’oeuvre. Ce fort attrait pour les femmes sera un atout dans sa carrière, mais également source d’une grande instabilité dans sa vie personnelle. 

 

Sa carrière 

En 1972, alors en couple avec la mannequin Janette Christiansen, il fonde l’agence Elite à Paris. Bien que n’ayant aucune expérience dans le métier, il comprend très vite ce dont les mannequins et les clients ont besoin. 

Il ouvre Elite New York en 1977. Peu de personnes croyaient en lui  à ce moment-là, mais il était déterminé. 

Il réussit à faire venir les meilleurs bookeurs (voir lexique) dans son agence, alors complètement inconnue aux États-Unis. Notamment, Monique Pillard alors « Head Booker » (responsable du booking) pour l’agence Ford, la plus influente agence de l’époque. 

Ceci déclenchera une incroyable guerre entre les agences de mannequins de l’époque, appelé “Modelwars”, cette bataille sera largement relayée par la presse. Une excellente publicité qui lui permettra, par la suite, d’attirer dans son agence les mannequins les plus prestigieux de l’époque auxquels il offrira la possibilité d’avoir enfin une reconnaissance du grand public. L’ère des top model commençait! 

Au début des années 90, Elite comptait 11bureaux et était devenue l’agence la plus importante avec des mannequins stars telles que Naomi Campbell, Linda Evangelista, Cindy Crawford, Claudia Schiffer, Karen Mulder… 

John prit sa retraite 1999 après 30 ans de bataille, soit quelques mois avant la publication par la BBC d’un documentaire de Donald MacIntyre qui entachera l’image de l’agence, documentaire qui sera par la suite, fortement contesté.

John Casblancas s’est éteint en 2013 à Rio de Janeiro. 

 

 

 

les clés du succès
@Geralt

 

Les 4 clés de son succès

 

1. Le Scouting

Avant d’être un excellent agent de mannequin, John était avant tout un très bon scout (voir lexique). Il disait de lui qu’il “cherchait des filles superbes de la même manière qu’un homme politique aurait pu faire une campagne électorale”. 

En effet, il partait sans cesse à la recherche de futurs top model. Sa mission était de : “trouver, développer et faire travailler des mannequins dans le monde entier”. 

Il ne s’arrêtait pas à une allure moyenne, il savait voir au-delà pour déceler une personnalité, une qualité particulière…

“Si une fille est belle, talentueuse, déterminée et qu’elle travaille dur, je pense qu’elle peut dormir sur ses deux oreilles. Elle sait qu’elle sera bookée souvent et qu’elle gagnera beaucoup d’argent.”

 

comprendre les besoins
@Pixel 2013

 

2. Comprendre les besoins 

John était toujours entouré de mannequins, il connaissait donc parfaitement leurs besoins et était ainsi plus à même d’y apporter une réponse adaptée. 

John Casablancas  s’était aperçu que ce qui manquait aux mannequins était la reconnaissance publique.  Les gens les reconnaissaient dans les publicités, mais ne connaissaient pas leur nom. 

Il avait compris que:  » si un mannequin devenait une célébrité, sa valeur en serait décuplée ». 

En homme d’affaire avisé qu’il était, il a très vite compris que : “ si tu ne peux pas vendre quelque chose pour 5 francs, dans ce cas, vends-le à 10 francs”. 

 

Audrey Hepburn

 

 

3. Une approche différente du métier de mannequin

 

L’influence Hollywoodienne

John s’inspira des studios Hollywood des années 40. Ces studios encadraient les actrices pour en faire des stars en contrôlant tout : leur look, leur vie privée, leurs apparitions en public, leur manière de parler.

Pour John Casablancas, chaque fille était unique et avait une image propre. L’agence de mannequins à l’époque aidait les filles afin que tout dans leur vie (y compris leur vie privée) soit en adéquation avec cette image.

 

A chacune son histoire

Le credo d’Elite sera de développer le mystique, d’inventer une histoire, car “tout le monde a une histoire intéressante, il suffit de savoir comment la raconter”. La plupart des histoires étaient vraies mais il y avait parfois des exceptions afin de surprendre le public. 

Par exemple, une rumeur courait selon laquelle la top model Iman avait été découverte dans la jungle en Afrique, alors qu’elle est en fait, la fille d’un ambassadeur. Cela a fait beaucoup parler dans les médias. 

 

Pourquoi les plus grandes mannequins choisissaient l’agence Elite

Selon John, le succès fut au rendez-vous car “cela rejoignait le point faible des mannequins à savoir leur ego”. « Les filles adoraient devenir des célébrités » c’est pourquoi elles venaient dans son agence, car elles voulaient devenir des top model et les prix explosaient.

Contrairement aux autres agences de l’époque qui racontaient à l’ensemble de leurs mannequins qu’elles étaient “leur père et mère”; John Casablancas a opté pour une approche plus “détendue et moins hypocrite” annonçant clairement que la relation entre l’agence et les mannequins était une relation de business, et que le but était de gagner ensemble beaucoup d’argent.

 

 

innovation
@Geralt

 

4. L’innovation

John Casablancas a apporté des idées modernes venues d’Europe dans une Amérique encore très conservatrice. Les idées nouvelles qu’il amenait étaient plus en phase avec les envies des jeunes photographes et des clients de l’époque. 

 

La naissance d’un concours prestigieux

Il décida de lancer sans écouter ses associés qui n’y croyaient pas le “Look of the year” permettant de dénicher de nouveaux talents. La première édition eut lieu en 1983 et comptait parmi les 5 lauréates Cindy Crawford et Stéphanie Seymour.

Ce concours aura un impact très positif sur l’image de l’agence avec notamment la découverte de: Karen Mulder, Helena Christensen, Gisèle Bündchen, Ines Sastre… 

Désormais appelé Elite Model Look, ce concours existe toujours et est un vrai tremplin pour les jeunes filles et, depuis 2014 pour les jeunes garçons qui veulent se lancer dans une carrière de top model. (lien)

 

Une école ouverte à tous

John créa aussi une école de mannequins, car il avait compris que tous ne pouvaient pas devenir mannequins, mais qu’il y avait une forte demande pour expérimenter ce rêve.

 

Les top model d’aujourd’hui  

 

Etat des lieux 

Les top model sont aujourd’hui bien moins médiatisés que dans les années 90. À présent, même si le monde de la mode qualifie certains mannequins de “top model”, leur nom n’est pas forcément connu du grand public.

 

L’avis de John 

John Casablancas était très critique vis-à-vis des agences de mannequins. En effet, il détestait l’idée de la « mannequin jetable », de la « fille du moment », car selon lui: “on sait d’avance qu’elle ne durera qu’un moment précis”. 

Il regrettait que les agences de mannequins s’adaptent aux demandes des stylistes et publicitaires pour en faire des légions de filles clonées ce qui entraîne « une baisse des tarifs et des carrières beaucoup plus courtes« . 

Pour lui, « la beauté doit être éternelle et non périssable ». Ce qui l’intéressait était que les mannequins fassent de longues carrières au-delà des tendances. 

 

C’est par une analyse fine des besoins humains, une bonne capacité d’adaptation et surtout l’écoute de son intuition en dépit des réticences de son entourage que John Casblancas inventa les Top Model apportant ainsi une vraie révolution dans la profession et fit d’Elite l’agence incontournable qu’elle est à présent. 

 

 

John Casablancas conclu humblement le documentaire en disant qu’il avait été très chanceux car : “la médiocrité de ce métier et de mes concurrents m’a donné l’air d’être un génie”. 

 

En conclusion

J’ai trouvé ce film très intéressant et je pense qu’il peut être enrichissant pour toute personne s’intéressant au milieu de la mode. J’ai volontairement choisi de me concentrer sur la réussite professionnelle de John et non sur sa vie personnelle. Le documentaire aborde les deux aspects. Or, la vie personnelle de John ne constitue pas pour moi un exemple à suivre. Si vous visionnez le film, vous comprendrez peut-être les raisons de ce choix.

Si vous souhaitez voir le film vous pourrez le trouver en cliquant sur ce lien ici.

 

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À très vite pour de nouveaux articles! 🙂

 

 

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